Les remorques dolly (ou remorques diabolo) suscitent de nombreuses questions, notamment en matière de légalité.
Leur usage est fortement restreint en France, principalement à cause de l’ADR (Accord européen relatif au transport international des marchandises Dangereuses par Route).
Pourquoi les remorques dolly sont-elles interdites ?
Une remorque dolly est définie comme un véhicule de catégorie O équipé d’une sellette d’attelage, permettant de transformer une semi-remorque en remorque classique.
Le problème vient de l’ADR, section 8.1.1, qui précise : « Une unité de transport chargée de marchandises dangereuses ne doit comporter plus d’une remorque (ou semi-remorque). »
Or, le dolly est lui-même considéré comme une remorque à essieu central.
Attelé à une semi-remorque, il crée donc un ensemble comprenant deux remorques, ce qui rend l’attelage non conforme à l’ADR.
Cette restriction vaut aussi pour les transports en quantités limitées ou exceptées.
En pratique, leur usage est donc quasi impossible sur le réseau routier français.
Les raisons de sécurité derrière la réglementation
Les interdictions sont motivées par la sécurité. Les dollys posent plusieurs risques :
- Instabilité latérale et risques de renversement en virage
- Déséquilibre au freinage, favorisant les mises en portefeuille
- Contraintes mécaniques importantes sur le véhicule tracteur
- Ces risques ont conduit le groupe WP.15, en charge de l’élaboration de l’ADR, à se prononcer contre leur usage lors de sa 106e session.
Quelles alternatives conformes à l’ADR ?
Pour respecter la législation, différentes solutions existent selon les besoins :
- Transport professionnel : remorques classiques à plateforme, plateformes intégrées pour transport automobile, ou véhicules de dépannage spécialisés.
- Secteur agricole : utilisation de plateaux homologués pour le transport de petits véhicules de service.
- Ces alternatives, bien que plus coûteuses à l’achat, garantissent sécurité et conformité tout en offrant une meilleure maniabilité.
Exceptions limitées
Il existe des cas particuliers, comme l’accord multilatéral M304 signé en 2019, qui autorise exceptionnellement le transport international avec plus d’une remorque entre certains pays signataires.
Toutefois, cette dérogation reste rare et encadrée. Les propositions de la Finlande et de la Suède visant à assouplir l’ADR ont été refusées pour ne pas compromettre la sécurité routière.
En cas de doute, il est conseillé de consulter la DREAL pour vérifier la conformité de votre activité.
Critères à respecter pour un transport légal
Quel que soit le matériel utilisé, plusieurs règles doivent être respectées :
- Vérifier le Poids Total Roulant Autorisé (PTRA)
- Disposer d’un matériel homologué et conserver la documentation
- Avoir le permis adapté et, si nécessaire, suivre une formation spécifique
- Vérifier la compatibilité technique entre le véhicule tracteur et la remorque
- Planifier les itinéraires en tenant compte des limitations de poids et de gabarit
En résumé
Les remorques dolly ne sont pas totalement interdites en France, mais l’ADR rend leur usage incompatible avec le transport de marchandises dangereuses.
Pour rester dans la légalité, il est indispensable de recourir à des alternatives homologuées telles que les remorques classiques, les plateformes spécialisées ou les véhicules de dépannage.
Ces solutions assurent non seulement la conformité réglementaire, mais aussi la sécurité de tous les usagers de la route.